La
lutte contre les discriminations doit être menée
avec l’ampleur et la volonté nécessaire
afin de corriger les inégalités, les exclusions.
Elle implique une détermination politique pour le respect
des droits fondamentaux, le rétablissement de
l’égalité.
Nous
proposons :
- de déclarer la lutte contre les
discrimination : une grande cause nationale l la
création d’un service public de lutte contre les
discriminations, le renforcement des moyens de luttes contre toutes les
discriminations
- l’Autorité administrative
contre les discriminations et pour
l’égalité doit avoir de
réels moyens et une implantation locale, mobilisant des
citoyens, des associations, que les différents organismes et
observatoires contre les discriminations soient en synergie efficace
- un corps d’inspecteurs
d’état contre les discriminations
- une augmentation du nombre
d’inspecteurs du travail
- un conseil national des migrants associant les
organisations syndicales et les associatives représentatives
- la consolidation du rôle du Haut
conseil à l’intégration
- la Commission nationale Consultative des Droits
de L’Homme(CNCDH) doit être affermie
- le gouvernement se doit de suivre telle ou
telle recommandation du Haut conseil à
l’intégration, de la CNCDH, sauf à
devoir se justifier
- dans le cadre de l’extension
nécessaire des droits des salariés, la mise en
place de commissions paritaires aptes à être
saisies des conditions et critères d’embauche
- le rétablissement du
“droit du sol”.
Il faut renforcer les lois et les moyens pour
la lutte contre les discriminations, contre le racisme, la
xénophobie.
La
pratique de l’égalité de traitement,
entre nationaux et étrangers, suppose de travailler sur la
répression des comportements discriminatoires quels
qu’ils soient et où que ce soit.
Elle
suppose, dés aujourd’hui, la levée de
l’ensemble des discriminations affectant le recrutement des
travailleurs étrangers, et celles concernant les migrants
retraités.
L’interdiction
de certains emplois aux étrangers date du XIXe
siècle. Elle ressurgit dans les périodes de crise
économique, s’appuyant sur
l’idée erronée selon laquelle que le
chômage s’explique par l’excès
de main-d’oeuvre.
À
partir de 1981, la loi Auroux interdit, théoriquement, toute
forme de discrimination liée à la
nationalité en matière d’embauche et de
licenciement.
Récemment,
les obstacles à l’emploi des étrangers
européens ont été assouplis, leur
ouvrant notamment l’accès à certains
corps de la fonction publique et territoriale, près de 70%
des emplois (loi du 26 Juillet 1991).
La
cohérence de nos propositions permet de lutter contre les
statuts précaires, d’infra droit et de sous
salaires
Les
principes qui “justifient” l’existence
d’emplois fermés, dans la fonction publique
deviennent inopérants. Des étrangers, non
communautaires, sont salariés en nombre dans la fonction
publique en tant que contractuels, auxiliaires ou vacataires.
Une
première étape consisterait à aligner
le statut de l’ensemble des étrangers sur celui
des ressortissants de l’Union européenne.
En donnée chiffrée, 7
millions d’emplois sont fermés aux
étrangers non communautaires, soit
près d’un emploi sur trois, parmi lesquels 1,2
million dans le secteur privé et plus de 5 millions dans le
secteur public.
Par
contre, seuls 1,8 million d’emplois sont interdits aux
travailleurs de l’Union européenne
Nous
proposons :
- la garantie des droits sociaux
- l’ouverture des emplois publics aux
étrangers
- égalité de statut et de
rémunération au travail
- la reconnaissance pleine et entière
du droit de culte
- expurger les accords des termes
défavorables, discriminants ou dérogatoires, aux
droits des femmes migrantes
- le droit à l’apprentissage
de la langue des parents ; repenser et revaloriser les
dispositions ELCO (enseignement et culture des langues
d’origine)
- rétablir et revaloriser
l’AME (aide médicale aux étrangers)
- la Commission interministèrielle
pour le logement des populations immigrées pourtant mise en
place en 1998 a vu son rôle réduit ; il
faut relancer les principes démocratiques qui avaient
présidés à la création de
la SONACOTRA.
Alors
que l’on intime aux migrants un “devoir
d’intégration” les moyens
dévolus pour y parvenir diminuent. Ainsi les sommes
allouées aux associations aidant à
l’apprentissage du Français diminuent.
La
notion même d’intégration nous renvoie
à une conception idéologique discutable. La pression de l’idéologie
dominante et la violence symbolique véhiculée par
cette notion cantonne des personnes dans une situation d’ou
il ne peuvent jamais sortir.
On
peut parler d’intégration en constatant,
qu’alors, ce n’était seulement plus
l’étranger qui
“s’adapte”, mais que la
société se métisse.
La
réussite de toute politique future de
“l’immigration” et de
“l’intégration”,
d’une politique progressiste, antilibérale
vis-à-vis des migrants repose donc pour une part importante
sur la sensibilisation et la mobilisation de notre peuple,
l’évolution de son regard sur
l’immigration et les immigrés, une meilleure
connaissance de ce que nous devons ou non à
l’immigration d’hier et
d’aujourd’hui et de ce qu’elle peut nous
apporter, historiquement, socialement, culturellement,
économiquement.
Nous
proposons :
- l’accès à un
logement décent
- le droit à un véritable
apprentissage de la langue française
- l’abolition, réelle, de la
double peine
- la reconnaissance du rôle des
associations, le rétablissement des moyens du FASILD (Fond
d’action et de soutien pour
l’intégration et la lutte contre les
discriminations)
- une acquisition facilitée de la
nationalité.
Principe
d’égalité de traitement
Les
discriminations font des dégâts alors que le
modèle républicain français continue
d’affirmer que “les hommes naissent libres et
égaux en droits”. Ces discriminations sont
largement sous estimées.
Il est
nécessaire de prendre à bras le corps le besoin
d’égalité qui s’exprime
ardemment dans notre société.
Le “contrat d’accueil et
d’intégration” ?
Ce
nouveau dispositif, défini par Jacques Chirac - discours du
4 octobre 2002 - s’adresse aux primo-arrivants pour
l’acquisition du titre de séjour et impose des
contraintes d’ordre scolaire et professionnel pour les
enfants de migrants qui souvent sont nés en France et y
vivent depuis de nombreuses années.
Ils -
elles - sont tenus d’assurer une maîtrise de la
langue française et doivent prouver une aptitude
à acquérir les codes et les valeurs qui font
corps à une France républicaine et
laïque.
L’Agence
nationale de l’accueil des étrangers et des
migrations (ANAEM), nouvellement crée, fusion de
l’Office des migrations Internationales (OMI) et du Service
social d’aide aux émigrants (SSAE),
financée par une partie importante du budget du FASILD, se
met en place pour le financement de ce contrat.
Ce
dispositif grève le budget du FASILD, seul organisme
chargé jusqu’ici de redistribuer des fonds, en
partie versés par les migrants, aux associations qui
mènent une pratique conséquente d’aide
à l’insertion et à la formation des
migrants.
En
procédant par tri sélectif sur les bons et
mauvais migrants, ce contrat, tel qu’envisagé,
anticipe sur les termes d’une politique des quotas
visée par le gouvernement.
Le
montant des subventions versées aux acteurs de
“l’intégration” n’a
cessé de décroître. Il est
passé de 193 millions d’euros en 1992 à
147 millions d’euros en 2004.
La “discrimination
positive” ?
Nous
rejetons la notion de “discrimination positive”. Il
n’est pas innocent d’observer que c’est
une traduction déformée du concept
américain de “positives actions”.
La
discrimination positive, supposée en finir avec des
inégalités, ne fait que décaler celles
ci en ne s’appliquant qu’à quelques
migrants et à des Français dits
“d’origine”.
Les
critères d’application sont fondés sur
le “groupe ethnique” et non plus sur des
critères sociaux, sur le droit à
l’égalité. C ’est
reconnaître des individus dans une
“spécificité ethnique, religieuse ou
culturelle” qui a pour effet d’étouffer
les aspirations à l’égalité
réelle.
De
plus, il ne peut être question de se limiter à
quelques “réparations”, pour
nécessaire et utiles qu’elles puissent
être, tout en faisant l’impasse sur
l’objectif d’une politique re-distributive,
d’une politique d’égalité
réelle et de justice sociale
C’est
à ce titre, et dans ce cadre, que des mesures correctives
immédiates peuvent et doivent être prises.
Nous
refusons donc de reprendre cette notion de “discrimination
positive”. De plus, posons la question : aurait-il
des “discriminations négatives”, moins
négatives que d’autres ?
La confusion dessert les objectifs
La
question est : quelles sont les politiques à mettre
en oeuvre pour mettre un terme aux discriminations, toutes
“négatives”.
Établir
une politique en fonction de la couleur de la peau, de
l’origine, est incompatible avec les principes de la
République, avec le principe
d’égalité.
Pour
autant il faut lutter contre les discriminations, et contre les effets
des discriminations, des ségrégations.
C’est une question de justice sociale.
Aux
mesures énoncées auparavant, nous ajoutons
d’autres mesures correctives, fondées sur des
critères sociaux, sur
l’égalité, sur la justice :
- logement : construction de logement
sociaux l école : soutien à
l’action pour la réussite scolaire
- services publics : obligation de
proximité
- discriminations : inverser la charge
de la preuve.
Il s’agit donc de passer
d’une égalité de façade
à une égalité
d’émancipation.
Affirmer une volonté politique
à l’échelle de toute la
société qui pourrait se traduire par une
véritable campagne nationale.
NB : Les gens du
voyage, qui pour l’essentiel sont Français,
bénéficieraient aussi d’une telle
politique, ils se verraient réellement reconnus à
égalité de droit.
La
minorité Rom doit être reconnue.